Rencontrez Kheiron

C’est une standing ovation qui a accueilli Kheiron lors de la fin de « Mauvaises Herbes ». Venu pour présenter son nouveau film dimanche 4 Novembre, l’humoriste  qui porte également la casquette de réalisateur a séduit les Arrageois. Présent à la traditionnelle conférence de presse au Village, il a bien voulu répondre à nos questions et à celles des autres journalistes. On vous raconte.

Synopsis : « Wael vit de petites arnaques qu’il commet avec Monique, une femme à la retraite. Sa vie prend un nouveau tournant le jour où Victor lui offre un job bénévole dans son centre d’adolescents en décrochage scolaire. Son arrivée va donner des résultats inattendus. »

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Comment avez-vous eu  l’idée de ce scénario ?

Kheiron : Pour un film, il faut parler de quelque chose qui nous touche. Je suis humoriste, il y a quelques années on m’a proposé un job d’éducateur pour travailler avec des jeunes en difficulté. Ce n’était pas du tout mon domaine, j’avais prévu d’y aller qu’une journée … j’y suis resté quatre ans. Pour ce film j’avais envie de parler de ce sentiment, de prendre quelqu’un qui n’a rien à voir avec le milieu dans lequel il va évoluer. J’ai pris cela en base et le reste j’ai inventé.

Que préférez-vous entre comédie et drame ? Et comment avez-vous trouvé l’équilibre entre les deux dans votre film ?

Kheiron : Je préfère l’humour. C’est l’arme suprême pour faire passer un message, il lui donne plus de portée. C’est quelque chose d’universel. Il y a une communion avec le public, ça me fait quelque chose quand je l’entends rire. Et pour l’équilibre, c’est également grâce au public. Quand j’écris mon scénario, avant de l’envoyer au producteur, je le montre à des gens qui n’ont rien à voir avec le cinéma. Ils lisent et je note leurs réactions sans qu’ils le remarquent et après on en discute. J’affûte le scénario, puis sur le tournage, ce juste milieu  je le trouve avec le montage.

Au  final c’est un film sur les apparences, pourquoi avoir eu envie d’aborder cette thématique sur les marginaux, « les oubliés » ?

Kheiron : Alors c’est fantastique. Ce film a plein d’interprétation, pour vous c’est les apparences, moi c’est surtout sur le thème de la rédemption. Mais c’est vrai, l’une des morale est de ne pas juger un livre sur sa couverture. Et oui, je voulais montrer des gens qui ont raté le coche, qui ne rentrent pas dans les bonnes cases. Le succès ou la défaite, dans la vie cela se joue à pas grand-chose.

Vous abordez aussi le regard de l’autre et du rapport à la différence.

Kheiron : Oui, il ne faut pas renier ce que l’on est. Je suis immigré, j’ai  l’histoire de mes origines mais aussi de ma vie en France. On a une tous une histoire, on rencontre des gens avec une autre et on fabrique ensemble notre récit. Mon personnage, par exemple, tire sa force de son passé.

On a vraiment l’impression que vos films ont une très grande part de votre propre identité. Comme dans « Nous trois ou rien » on vous retrouve beaucoup dans ce nouveau film.

Kheiron : Nous trois ou rien, c’est une histoire que j’avais envie de raconter parce que j’en avais jamais parlé dans mon spectacle. Je voulais surprendre. Je me suis passionné pour le cinéma. A la fin, j’avais envie d’en refaire un deuxième mais je ne voulais pas faire de « deuxième film » avec la même formule. J’ai gardé trois trucs de Nous trois ou rien : l’émotion, l’humour et le fait de traiter d’un sujet de fond de manière légère. Le reste est totalement différent. Et mon troisième film le sera aussi…

La surprise, c’est l’un de vos buts ?

Kheiron : Oui, je veux toujours être là où on ne m’attends pas. Quand tu essayes de surprendre le public, dans le pire des cas il est dégoûté ou alors dans le meilleur il y a un sentiment vraiment incroyable qui se déclenche. Je veux prendre ce risque.

C’est vraiment un film intergénérationnel, non ?

Kheiron : Totalement. Déjà dans le film, il y  a quatre générations. Ce n’est pas un hasard. Et j’avais vraiment envie que ce soit un film qui se regarde en famille. Un film qui parle à tout le monde surtout. Dans notre société, on communique de moins en moins, alors si mon film permet de débloquer des choses chez certains avec leur famille, j’en suis ravi.

Et le duo que vous formez avec Catherine Deneuve, comment il s’est réalisé ?

Kheiron : Toujours pour la surprise, ce n’est pas un rôle où on l’attend. Elle cherchait ça aussi je pense. Après Catherine c’est vraiment un choix qui m’est venue naturellement.Elle a eu la gentillesse et l’intelligence de participer et cela  j’en suis très fier.

kherion conf
Merci à Kheiron

Mauvaises Herbes sort le 21 Novembre, pour patienter voici la bande annonce :

Propos recueillis par Elisa Debray