À quelques heures du championnat de culturisme féminin Eden Palace, Julia, sous le nom de scène de Léa Pearl, se retrouve nez-à-nez avec sa vie passée, qu’elle avait choisi d’enfouir depuis plus de quatre ans. Ben son ex-mari débarque aux côtés de leur enfant Joseph, aux dépens d’Al, son entraîneur espérant revenir sous les feux des projecteurs.
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Pearl nous immisce dans le monde du culturisme qu’Elsa Amiel dévoile en dépassant les clichés qui lui sont accolés. La féminité est au cœur de ce premier long-métrage : elle est questionnée à travers le rapport au corps, la maternité et la carrière professionnelle. Léa, pour aller au bout de son rêve, s’est retiré le droit d’être mère.
Elle s’est résolue à suivre une vie calculée et semble plutôt profondément malheureuse qu’épanouie, oscillant entre jouissance éphémère et extrême souffrance. La mélancolie constante qui se lit sur son visage laisse croire à une véritable frustration : la Julia d’avant n’est sans doute pas aussi effacée qu’elle le voudrait. Cette ambiance accablante nous fait demander : cela en vaut-il la peine ?
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Malgré un début qui traîne en longueur et où l’intention de la réalisatrice reste assez floue, Elsa Amiel arrive finalement à nous plonger dans l’atmosphère pesante du culturisme. Elle jongle habilement entre les séquences touchantes de Léa Pearl et son fils, et celles du concours Eden Palace, monde d’exhibition et de paillettes. Par ailleurs, la bodybuildeuse suisse Julia Föry est très convaincante dans le rôle de la protagoniste Léa. Le scénario est sublimé par une photographie colorée, de beaux jeux de lumières et une bande originale captivante composée par Fred Avril.
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Il faudra attendre le 30 janvier prochain pour voir Pearl dans les salles obscures.
Agathe Hernier et Yasmine Leroux – Étudiantes à l’Académie ESJ Lille