La 19e édition de l’Arras Film Festival est sur le point de se terminer. En cette journée de clôture, l’heure est au bilan.
« Cette année, notre objectif était de confirmer la fréquentation de l’an dernier et nous sommes aujourd’hui légèrement au-dessus »annonce Eric Miot, Délégué Général de l’événement. « L’un des principaux défis de cette édition était donc de réussir à accueillir tous les spectateurs, en fluidifiant les files d’attente par exemple et surtout en agençant la programmation de façon à augmenter l’offre à certains moments. Ainsi certaines salles se sont retrouvées moins remplies mais l’offre était tout de même nettement supérieure. » En clair, la 19e édition de l’Arras Film Festival a accueilli plus de 46 000 visiteurs et bat encore une fois le record de l’année précédente !
« C’est difficile de définir les moments que j’ai préféré vivre. De nombreux films, de nombreuses rencontres étaient magiques… »explique Eric Miot « … nous avons eu la chance d’accueillir dans notre ville de grands noms du cinéma, des réalisateurs autant que des acteurs et j’ai été épaté, vraiment, par la gentillesse et la disponibilité de célèbres artistes comme Pierre Niney, Agnès Jaoui ou encore Vincent Cassel ! Lorsque des invités se déplacent comme eux pour la première fois sur un événement, ils peuvent rapidement devenir inquiets mais nous avons eu la chance que tout se passe en harmonie. Pour moi, la plus belle récompense, c’est de les voir repartir heureux en nous remerciant et… en nous promettant de revenir ! »
Mais l’Arras Film Festival, ce n’est pas qu’une multitude de projections et d’interviews, c’est aussi une occasion unique pour faire découvrir au grand public les coulisses du septième art : entre les ateliers bruitage, les séances de storyboarding ou de maquillage, le Festival a su transformer une partie des spectateurs en véritables acteurs. Le Délégué Général évoque aussi l’invitée d’honneur, Pascale Ferran : « sa leçon de cinéma a été une véritable… Leçon ! Un grand moment offert par une invitée qui avait beaucoup de choses à dire et qui voulait depuis longtemps organiser ce cours. » Une première aussi pour Pascale Ferran qui n’avait donné, jusque-là, que ce type de cours… à l’étranger. L’hommage à Michel Ciment a été aussi empli d’une belle émotion et tout particulièrement pour Eric Miot qui considère le grand critique français comme son « Père de cinéma qui a toujours accompagné l’Arras Film et bien avant encore… »
A propos des réactions du public : « Beaucoup m’ont dit que c’était la meilleure programmation qu’ils avaient eu ici. Pour un programmateur, avoir la sensation d’avoir proposé le meilleur programme depuis la première édition d’un festival, c’est extrêmement important. Quand il y a un tel ressenti du public, c’est qu’on a réussi quelque chose. » D’autres spectateurs ont soulevé le sentiment que la programmation présentait moins de films comiques que les années précédentes ? « … nous sommes dans une période sombre. Le cinéma est là pour présenter la réalité. » Eric Miot ajoute tout de même que cette édition a proposé un grand nombre d’œuvres mêlant humour et tragédie.
L’actualité du cinéma c’est aussi la question de son avenir et avec l’ascension de plateformes comme Netflix, certains s’interrogent sur les formes de sa représentation et l’intérêt de préserver des projections en salle : « La France est le pays qui possède le plus grand nombre de salles de cinéma. La question se pose donc différemment dans notre pays que chez nos voisins. L’enjeu n’est pas le même. Chez nous, une sortie de film en salles est extrêmement importante et le monde entier nous envie d’être parvenu à préserver cette authenticité. Ces plateformes ne me dérangent pas, au contraire, il faut pouvoir accéder à un grand nombre de films mais je pense que ça doit être complémentaire et respecter une chronologie. »
L’année prochaine, l’Arras Film Festival soufflera sa vingtième bougie. Eric Miot ne veut pas tomber dans une édition commémorative mais compte bien symboliser cet anniversaire. « J’ai toujours l’idée de proposer un coffret DVD des films emblématiques de ces dix dernières années, soit depuis que la compétition internationale existe. Sinon, nous avons évidemment beaucoup d’autres projets que nous espérons pouvoir réaliser d’ici l’année prochaine. »
Par Flora Klich