Arras Film Festival 2019 : Les Misérables, ou la leçon de vie de Ladj Ly

 

Ce samedi 9 novembre 2019, aux alentours de 21h, une foule de spectateurs impatients

envahit la salle principale du Casino d’Arras. Au programme : la projection en

avant-première du film Les Misérables, réalisé par le scénariste français Ladj Ly.

 

 

Les Misérables, c’est le récit de l’interminable journée de Stéphane, nouvelle recrue de la

Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, en région parisienne. Après avoir fait la rencontre

des autres membres de son équipe, Chris et Gwada, celui-ci va vite se retrouver confronté

à la violence des règlements de compte et la rivalité des forces des l’ordre avec les

différents clans qui se partagent la ville.

Mais, pire encore, ce sont les méthodes peu farouches pratiquées par ses nouveaux

collègues qui entraîneront le policier et son équipe dans une traque haletante pour sauver

leurs peaux. 

 

 

Rempli de réalisme, Les Misérables nous a plongés au cœur du quotidien des forces de

l’ordre et des habitants de cette ville de Seine-Saint-Denis. Ces rivalités romancées sans

artifice apportent au film un aspect brut qui se rapproche du documentaire. Le réalisme des

scènes est poignant, et là est le principal atout de l’oeuvre : le film raconte et décrit sans

rentrer dans les clichés ni prendre parti.

L’hyperréalisme n’est pourtant pas son seul point fort. Nous avons beaucoup apprécié les

différents plans en vue du ciel sur la cité. Ceux-ci s’intègrent tout naturellement à la

réalisation grâce à l’utilisation du drone, que nous avons fini par appréhender comme

personnage à part entière.

On peut enfin noter les touches humoristiques qui ponctuent le film. Elles permettent de

mieux s’attacher aux différents personnages, et d’ajouter de la légèreté à ce thème très

lourd. 

 

« Mes amis, retenez bien ceci,

il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes.

Il n’y a que de mauvais cultivateurs. »

 

C’est sur cette citation de Victor Hugo, tirée de son célèbre roman éponyme, que Les

Misérables s’est achevé, laissant place aux applaudissements enthousiastes du public. 

Ces quelques mots illustrent à la perfection le long métrage : le problème ne vient ni des

forces de l’ordre, ni des jeunes de la cité. Il vient uniquement de la mauvaise relation qu’ils

entretiennent. Une véritable leçon de vie qui a su bousculer sans vergogne les préjugés sur

la vie dans les quartiers sensibles.

 

Flora Klich, Clémence Martin