Top départ de la vingtième édition de l’Arras Film Festival. Projeté dans le Casino d’Arras, Notre Dame, le film d’ouverture, a enchanté les festivaliers. Drôle et rythmée, cette comédie signée Valérie Donzelli est une fable moderne de notre époque.
Notre Dame, réalisé par Valérie Donzelli a ouvert le bal de cette nouvelle édition devant un Casino d’Arras plein. Pour son cinquième long-métrage, l’actrice et réalisatrice française a choisi de faire une déclaration d’amour à Paris, ville dans laquelle elle n’a pas grandi mais a toujours voulu habiter. Elle essaye de montrer la façon dont la ville a évolué, changé avec le temps jusqu’à devenir plus dure voire plus anxiogène.
Notre Dame raconte le tourbillon dans lequel l’architecte Maud Crayon (Valérie Donzelli) est projetée après avoir gagné par hasard un concours de la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame de Paris. Mère de deux enfants, elle mène de front son projet, une grossesse non voulue et un ex-mari envahissant (Thomas Scimeca) dont elle peine à se débarrasser.
La rêverie et l’imaginaire
La place des femmes, la peur du changement, de la rupture et la violence de la ville où on se prend littéralement des claques : autant de thèmes que la réalisatrice aborde avec poésie, légèreté et un ton parfois décalé. Ce film nous plonge dans un récit qui avance à coup d’improbabilités et de fantaisies. Parfois absurde, le long-métrage laisse place à la rêverie et à la poésie. La place de l’art y est questionnée au travers de tableaux vivants, presque théâtraux, ce qui surprend parfois le spectateur. Du chant à l’art contemporain en passant par la chorégraphie, Valérie Donzelli nous offre un cinéma lumineux et fantaisiste.
L’inquiétude face au changement
Maud Crayon peine à affronter ses sentiments et à se séparer définitivement de son ex-mari qui profite de sa trop bonne gentillesse pour squatter chez elle. Par peur de s’affirmer et craintive d’assumer ses propres choix, tout est un frein à ses propres ambitions. Dans une époque où tout le monde est sur ses gardes, le long-métrage nous fait réfléchir sur notre capacité à accepter le changement et à assumer nos propres décisions. La claque, c’est à la fois celle qu’on reçoit avec toutes les mutations actuelles et celle qu’on n’ose pas prendre. Le film appelle à prendre un (nouvel) envol.
Tourné avant l’incendie de la vraie Notre-Dame de Paris en avril 2019, l’équipe a terminé le montage du film le jour même où la cathédrale a brulé.
Notre Dame sort en salles le 18 décembre prochain.
Découvrez la bande annonce ici:
Flavie Kazmierczak