Salle comble et standing ovation pour le réalisateur Laurent Boileau et son équipe à la fin de la projection en avant-première de son film « J’irai décrocher la lune » ce dimanche au Casino d’Arras.
Incarner la thématique de la différence. Tel était le projet de Laurent Boileau. Après quelques recherches, il fait la rencontre d’Emmanuel Laloux et de son association « Down up » qui milite pour l’insertion sociale des personnes atteintes de déficience intellectuelle, telle que la trisomie 21. Il aura fallu du temps au réalisateur pour trouver pleinement sa place parmi les membres de cette association, mais le résultat est là. C’est une immersion tendre et sensible dans le parcours de ces personnes porteuses de trisomie 21 qu’il nous propose.
Chaque matin, Robin prend son bus pour se rendre au travail, comme n’importe qui. Il aime chanter, faire du yoga et amuser la galerie. Avec ses amis Stéphanie, Elise, Gilles-Emmanuel, Eléonore et Mario, il nous ouvre les portes de son quotidien presque comme les autres. Tous ont leur propre appartement et, pour la plupart, un travail. Ils en sont fiers. Pour l’association, le but est bien de les accompagner vers l’autonomie et l’indépendance, toujours avec bienveillance. Ils se soutiennent mutuellement et s’encouragent les uns les autres. Ainsi, chacun d’entre eux nous dévoile ses fragilités et ses bonheurs, à travers des témoignages de vie drôles et bouleversants qui interrogent notre rapport à la différence. On est frappé par leur lucidité quant à la réalité de leur maladie, puis ému par l’intelligence des mots employés pour en parler. Donner la parole aux principaux concernés, c’est peut-être là que réside la force de ce film. En s’adaptant au mode d’expression de chacun de ses acteurs, Laurent Boileau pose un regard juste sur cette maladie, sans jamais s’apitoyer sur leur sort.
Pour Emmanuel Laloux, président de « Down up », c’est évident : plus on encourage les personnes porteuses de trisomie 21 à vivre de façon ordinaire et autonome, plus elles développent des capacités et des ressources importantes. La trisomie n’est donc pas un obstacle à l’autonomie. La société doit effectuer selon lui un travail de fond pour tendre à une acceptation des diversités au sens large…. Alors à nous d’aider ces jeunes adultes à décrocher la lune !
Pour cela, vous pouvez découvrir le site de l’association « Down up » : https://www.down-up.fr/
Claire Ferragu