A l’heure où les célébrités pointent le bout de leur nez, les téléphones arrêtent de sonner et les flashes scintillent. Les « S’il vous plaît, une photo ! » fusent alors et une marée humaine entoure les acteurs et actrices qui se prêtent au jeu du selfie et de l’autographe. Seulement, afin d’obtenir la photo de leur rêve, certaines personnes sont mieux placées, plus expérimentées et plus rodées à ce genre d’exercice. Zoom sur ces Robins des Bois de la photo.
Les acteurs et actrices ne manquent pas à l’Arras film festival… et les collectionneurs de selfies ne manquent pas non plus l’Arras film festival ! Chantal Lauby, Michel Blanc, Manu Payet, Elsa Zylberstein, Laura Smet, Karin Viard… Les célébrités viennent en nombre avec, derrière eux, une panoplie de fans attendant une photo.
La quête du selfie
« J’ai plus de 8.000 autographes et photos avec des célébrités » lance André Algoët. Avec sa femme, Bérengère, il fait le tour de la France depuis des décennies dans le but de dégoter la star qui manque à sa collection : « Ma femme a commencé à 14 ans. […] Je vais à Monaco et parfois à Deauville. » Voyageur, ses plus de 8.000 autographes et photos ne concernent pas que des acteurs, « J’ai aussi des sportifs, des écrivains, des Présidents […] mais ma plus belle photo reste celle avec le Prince Albert II de Monaco. » Ce nombre incroyable de célébrités viennent créer une belle collection et occasionner des rencontres sympathiques. « La plupart des personnalités sont très sympas, elles s’arrêtent presque tout le temps prendre une photo avec nous. »
Ma plus belle photo ? Celle avec le Prince Albert II de Monaco !
André Algoët
L’Arras film festival est un des lieux de chasse où ce couple se rend le plus souvent. « Cela fait six ans que nous venons ici. Notre plus belle rencontre à l’Arras film festival était celle avec Vincent Cassel, l’année dernière. » Réputé pour sa proximité avec les équipes des films, le festival permet à André et Bérangère d’alimenter leur collection. « Cette année, nous sommes venus voir Laura Smet. »
Une passion limitée
Cet enthousiasme consacré à la photo de stars relève de la passion pour Dimitri Pluquet. Jeune comédien, il compte, avec Justine, sa petite amie qui l’accompagne partout, plus de 800 photos avec des célébrités. Alors que certains prennent cette activité comme un concours, lui, prend cela pour une passion : « Tout est parti d’un délire avec des amis. Ce n’est pas vraiment une collection, plus une passion. Certains sont prêts à tout pour une photo avec une star et empêchent les autres d’en avoir. C’est une compétition dans leur esprit. »
Cependant, il a défini quelques limites à cette passion : « Je ne consacre pas ma vie à cela. Si je n’ai pas telle ou telle photo, ce n’est pas grave. Le comportement est très important. Ça ne sert à rien d’aller se presser au milieu de la foule pour un selfie. Un jour, Matt Pokora est venu me voir car je n’étais pas dans la cohue, j’étais seul sur le côté. Il m’a offert des places pour son concert. »
Des stratégies particulières
Cependant, Dimitri se rajoute du challenge : il essaye de dénicher les célébrités, le plus souvent, en dehors des lieux où elles sont invitées. « Pour ce faire, je discute avec les agents de sécurité. Certains sont très sympas et vont me dire si la star en question va s’arrêter ou non. D’autres fois, les agents ne vont rien dire du tout. » Néanmoins, malgré les coups de chance, Dimitri Pluquet fait du culot et de la détermination ses devises pour atteindre son but : « Au meeting de Nicolas Sarkozy à Arras en 2012, je prends des t-shirt des étudiants militants pour me retrouver devant la scène. Une personne de la régie, qui ne me voit pas chanter comme tout le monde, m’interpelle et m’invite au second rang, avec les ministres. Je me suis retrouvé à côté de Nathalie Kosciusko-Morizet et j’ai réussi à prendre une photo avec Nicolas Sarkozy. »
Le jour où j’aurais Robbie Williams, Eminem, Rihanna ou Barack Obama, j’arrête tout.
Dimitri Pluquet
Dimitri n’a pas pris de photos qu’avec des acteurs, mais ces derniers, il les connaît bien. « J’ai joué dans la série « Le Baron noir » avec Kad Merad. J’ai aussi rencontré Gérard Depardieu, qui est très gentil. » A l’Arras film festival, il a rencontré « Vincent Cassel, Fabrice Luchini ou encore Christian Clavier. »
Un délire entre amis qui prend donc de l’ampleur jusqu’au jour où il aura un selfie avec « Eminem, Robbie Williams, Barack Obama ou Rihanna. » Ce jour-là, il arrêtera tout. Les acteurs et personnalités américaines, Anne en a fait sa spécialité : « J’ai débuté il y a 46 ans. Je vais à Deauville, au festival du cinéma américain. J’ai déjà vu Ryan Gosling et Robert De Niro. »
Des liens qui se nouent
Au fur et à mesure des rencontres, ces Robins des Bois de la photo deviennent connus des acteurs. André Algoët a créé des liens forts avec Dany Boon, qu’il fréquente « dès qu’il va à Paris. » Dimitri Pluquet entretient lui aussi une relation forte avec l’humoriste Alban Ivanov qu’il côtoie « dès qu’il vient à Arras. »
Cette passion démarre également très tôt. Dylan Duchez, un jeune adolescent, a décidé de commencer sa collection et passe pour la première fois à l’Arras film festival. La quête s’annonce bonne pour cet adolescent qui parle déjà sur Facebook à Alice Winocour, la réalisatrice de Proxima.
Une collection, une passion, un combat, les approches des festivaliers sont différentes quant à l’art de la photo avec des célébrités. Nul doute que leurs collections augmentent et ne deviennent virales à l’avenir…
Thibault Linard
Arras Film Festival - Baudimont 