Arras Film Festival 2019 : « Le Voyage du Prince », épopée vers la Canopée

Pour leur première collaboration cinématographique, Jean-François Laguionie et Xavier Picard invoquent deux personnages du « Château des singes ». Décors somptueux, bande originale envoûtante, mais aussi messages à portée pédagogique rythment le « Voyage du Prince ».

20 après Le Château des singes, le Prince est de retour. Réanimé par Jean-François Laguionie et Xavier Picard, il s’échoue sur une plage, recueilli par le petit Tom et ses parents. Étranger, il fascine ces singes exilés qui ont toujours cru à l’existence d’un autre monde que le leur. Dans leur pays gouverné par une Académie scientifique, où les primates sont contrôlés par la peur, le Prince ne trouve pas sa place. Emprisonné puis pourchassé, il s’enfuit avec Tom, vers le pays de la Canopée. Un voyage de 75 minutes au cœur de la forêt, au son des douces compositions de Christophe Héral.

Un voyage pour tous 

A l’avant-première, au Casino d’Arras, petits et grands interrogent Xavier Picard. Ce dernier est d’ailleurs « ravi de voir autant d’adultes dans la salle ». Les questions des plus jeunes éclairent l’aspect pédagogique du film : pourquoi arrêter le Prince et le mettre dans une cage ? Xavier Picard explique qu’au XIXe siècle, les étrangers étaient exposés dans des zoos car jugés différents. Pourquoi les habitants fêtent la peur tous les soirs ? Parce qu’il est plus simple de contrôler un peuple qui a peur, mais aussi parce que le peuple aime avoir peur. Le Voyage du Prince est un miroir pour le spectateur, confronté à son quotidien et à son histoire : l’obsolescence programmée, la peur de l’autre, la certitude de l’homme qu’il sait absolument tout, et qui l’empêche d’accepter d’autres vérités.

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« Donner un sens » à son oeuvre

Alors, le film d’animation est-il forcément porteur d’un message ? Pour Xavier Picard, lorsque l’on investit trois ans de sa vie dans un tel projet, « ce n’est pas juste pour créer de belles images et de belles musiques », il faut « donner un sens » à cette œuvre. Durant trois ans, une équipe de deux cents personnes s’est attelée à donner vie aux mondes des singes. Si tous les fonds ont été dessinés et peints à la main à l’aide d’ordinateurs, les personnages et autres éléments animés ont été modélisés et animés en 3D, puis aplatis dans l’image. Jean-François Laguionie et Xavier Picard signent ici leur première collaboration, et la première co-réalisation de Laguionie. Une « icône de l’animation », d’après Picard : « On s’est bien complétés, bien entendus, c’est une super rencontre ». Le résultat ne manquera pas de faire rêver les spectateurs d’une vie au sommet de la canopée. Début du voyage le 4 décembre.

Chloé Becqwort (AESJ)


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