La 20ème édition du Arras Film festival s’est terminée en beauté, ce dimanche. Pour clôturer ces 10 jours de cinéma, c’est le film Les Vétos, de Julie Manoukian, qui a été projeté au Casino d’Arras.
Les Vétos raconte l’histoire de Michel et Nico, vétérinaires dans le Morvan, en Bourgogne-Franche-Comté. Après une longue carrière, Michel décide de prendre sa retraite. Pour Nico, son collaborateur, c’est une catastrophe. A eux deux, s’occuper de tous les patients de la zone est déjà ardue. Mais Michel a un plan : sa nièce, Alexandra. Tout juste diplômée de l’école de vétérinaire, elle rêve de travailler dans un laboratoire de virologie. Alex, de son surnom, est forcée de revenir sur les terres de son enfance, après le départ précipité de Michel. Elle remplace son oncle au cabinet vétérinaire jusqu’à la fin de l’été, après de longues tergiversations. Pas facile pour cette jeune Parisienne, d’un naturel déconcertant, de se replonger dans l’univers de son enfance. Les débuts sont difficiles. Son ton cassant et froid ne fait pas l’unanimité auprès des patients et des habitants. Nico est débordé, trop généreux, et cumule les heures supplémentaires. Pour lui, lâcher du lest est compliqué. Aux dépens de sa vie de famille qui se dégrade de plus en plus. Le film retrace son combat pour protéger les emplois de son cabinet et ceux des éleveurs du coin, qui ne peuvent faire sans lui. Son rat sur l’épaule, Alex parvient petit à petit à faire sa place, et renoue de manière saisissante avec ses origines.
Un film émouvant sur la vie dans les campagnes
Les Vétos est une histoire touchante, qui traduit la réalité des déserts médicaux et vétérinaires dans les campagnes. Dans des milieux ruraux où les animaux sont au cœur des professions, soigner ces compagnons à poils est primordial. Une heure trente de film qui transpire de l’amour des maîtres pour leurs animaux. Ce film, réalisé par Julie Manoukian, dresse, avec brio, le portrait des campagnes de France. Cette œuvre sublime la chaleur de ces lieux isolés, peu peuplés, où tout le monde se connaît. Le spectateur s’attache rapidement aux habitants du village, même aux plus tatillons. Pour Alexandra, peu habile dans les relations sociales, le chemin est semé d’embûches. Noémie Schmidt nourrit un personnage cynique et dur de façade, tout en conservant une fragilité enfantine surprenante. Son duo avec Clovis Cornillac dans la peau de Nico, avec qui Alexandra nouera une relation tumultueuse, mais touchante, illumine ce film. Julie Manoukian fait une proposition chaleureuse, et qui fait du bien. Sans tomber dans la caricature, les personnages du film sont ceux en qui on se retrouve. Ce qui assure aux spectateurs de plonger dans ce film, sans aucune retenue.
Pour découvrir cette belle histoire, à la fois émouvante, réaliste, et soulignée d’une bonne dose d’humour, il faudra patienter. Sortie en salles programmée au 1er janvier 2020.
Mathilde Baralle.