Cette année, le Arras Film Festival fait son come-back avec une édition vintage en raison de la crise sanitaire. Pour introduire cela, retour dans le passé avec une interview d’Elisa Debray, une ancienne membre de la filière Infocom du lycée Baudimont qui va raconter les éditions auxquelles elle a participé.

Je m’appelle Elisa, j’étais étudiante au lycée Baudimont de 2015 à 2017 où j’ai fais un bac L option info-communication. Option que j’ai commencé dès la seconde étant très attirée par le journalisme à la base. J’ai enchainé, après le lycée, une licence de média, culture et communication avec l’option journalisme. Avant de reprendre un master, pour m’orienter vers le secteur de la culture ou du journalisme plus tard, j’ai décidé de faire une année de césure pour partir à l’étranger, ce qui n’a pas pu se réaliser dans le contexte actuel de pandémie.
A quelles éditions du Arras Film Festival as-tu participé ?
J’ai fais trois Arras Film Festival. J’ai participé à la 17e édition en terminale et à la 18e édition lors de ma première année de licence. J’ai écrit deux/trois articles lors de la 19e édition.
Comment as-tu vécu l’expérience du Arras Film Festival ?
« J’en ressortais toujours, bouleversée. »
Il a énormément de choses à dire sur cette expérience. Je suis quelqu’un de très nostalgique et de très mélancolique donc c’est très émouvant pour moi de reparler de ça. C’était probablement les meilleurs moments de mon palmarès de moments heureux dans ma vie. C’était vraiment une expérience incroyable sur tout les plans. Sur le plan humain, sur le plan artistique et sur le plan journalistique.
Les mots pour décrire l’expérience seraient : fort, hyper intense, à la fois au niveau du rythme et des émotions que t’accumule pendant ces jours de festival. J’en ressortais toujours, bouleversée.

Au niveau de l’organisation…C’était, un peu tendu, ce n’est pas ma meilleure qualité. Il faut savoir qu’au lycée j’étais interne. Je devais concilier les cours, le festival et l’internat. Les profs étaient assez conciliants car ils savaient que c’était pour une option du lycée et surtout que les élèves concernés étaient investis. Là où c’était plus difficile c’était à la fac. Je faisais des aller-retours entre Lille et Arras tout le temps. Même si j’ai raté de nombreux DS, on me voyait réviser entre deux projections, j’en ai réussis d’autres grâce à la culture que cela m’a apporté.
Pendant le festival tu dors peu. On est vraiment très fatigués mais c’est de la bonne fatigue.
Si tu avais l’occasion en referais-tu ?
Oui et non. Je n’y reparticiperais pas en tant qu’étudiante de la filière Infocom parce que je pense qu’il est temps de laisser la place. Mais j’aimerais bien y aller pour un média en tant que journaliste ou juste en tant que festivalière pour profiter de l’ambiance. Ou encore pour donner un coup de main à l’Infocom si un jour la filière est en sous effectif.

C’est hyper drôle parce qu’à l’Arras Film Festival on a plus interviewé des grands noms, des stars. J’ai rencontré des idoles, entre-autre Virginie Efira. Mais, en fait, les festivaliers étaient tout aussi interressants parce que tu as un contact incroyable avec des inconnus. Je me suis toujours beaucoup intéressée à eux car tu fais leur portrait ils te racontent leur vie ce qui est très enrichissant.
« On aurait pu lancer un podcast à deux c’était incroyable ! »
Pendant ma deuxième édition, j’étais au village du festival avec des amis en train de boire un verre, quand une femme, Murielle, s’est assise à côté de nous. Au fur et à mesure je me suis retrouvée seule avec elle. On a parlé pendant un long moment, c’était un instant or du temps. Autour il y avait l’effervescence des gens et moi j’étais avec une totale inconnue qui me parlait de sa vie, de ses projets artistiques, du fait qu’elle voulait monter sa pièce. Elle sortait d’une relation toxique, elle m’a donc parlée des relations avec les hommes, de sa relation avec son corps, avec soi-même, de la vie d’adulte . On aurait pu lancer un podcast à deux c’était incroyable ! On aurait très bien pu l’appeler une personnalité. Je m’étais dit que quand je serai adulte, je veux être comme cette dame, avec plein de jeunes autour de moi et parler de ma vie pour leurs apprendre pleins de choses !
L’année où j’étais à la fac, je tenais la gazette du festival, j’étais tombée sur une ancienne prof de maths de seconde. C’était une des seule prof de maths qui m’a laissé vivre ma vie en cours en sachant pertinemment que je détestait ça. On a beaucoup parlé, et je lui ai dit que : « vous voyez j’ai réussi quand même un petit peu, mes études, ma vie, mon bac ». Elle m’a dit qu’elle était très contente. Il n’y avait plus se rapport de professeur/élève mais de deux personnes qui se rencontrent et qui partagent des choses.
Un gros regret aussi, lors de ma première édition, j’ai vu Edouard Baer boire une coupe de champagne et en train de parler avec n’importe qui au village du festival. Je le regardais de loin, il était lumineux et à mourir de rire et je n’ai jamais osé lui parler. Donc si jamais vous rencontrez des gens que vous admirez : foncez, allez les voir tout de suite ! Sinon vous allez y repenser trois ans plus tard.
As-tu des conseils à donner pour vivre au-mieux cette expérience et gérer la charge de travail ?
« Le café, le culot et l’équipe. »
Si j’avais des conseils à donner c’est : déjà de boire beaucoup de cafés. Puis d’y aller au culot, parce que je me rappelle que j’étais très intimidée par les grands noms du cinéma, alors que c’est des gens comme nous, qui ont envie de boire un coup après une interview. A un moment je me suis faites clashée par Kheyron, j’étais enchantée. Je dirais ne pas avoir peur et de ne pas voir ces personnes comme des réalisateur.trices ou des acteur.trices mais plutôt comme des gens qui ont envie de parler, de communiquer. Il faut aussi vraiment compter sur un travail d’équipe, cela m’a énormément marqué. On était les uns pour les autres, il ne faut pas penser solo mais penser comme une rédaction. En plus, on était encadré par des gens extraordinaires, des profs, des étudiants de l’EPSI, des gens avec plein de compétences, de talent, de capacité.
Le mot de la fin serait : Le café, le culot et l’équipe. Je pourrais me faire tatouer cette phrase.
Apolline RAMELET