L’édition 2022 de l’Arras Film Festival nous propose différents films classés dans la catégorie « Visions de l’Est » comme par exemple le film du réalisateur polonais Andrzej Munk, La Passagère datant de 1963. Un film original et choquant.
Ce film polonais, vieux de plus de 60 ans, nous présente Liza, une femme allemande qui croit reconnaître sur un paquebot transatlantique une ancienne détenue du camp d’Auschwitz dont elle était le kapo et qu’elle croyait morte. Elle avoue alors à son mari américain Walter qui ignore tout de son passé, qu’elle n’était pas détenue au camp de concentration comme elle lui avait dit, mais qu’elle était surveillante SS. Cependant, elle continue de cacher la vérité à son mari en décidant de ne pas lui raconter son véritable comportement envers les détenus et en particulier envers l’une d’entre elles, Martha une juive polonaise qui malgré son sort résiste aux avances de Liza .
Ce que j’ai aimé
- Ce film montre les horreurs qu’ont subi les juifs dans les camps de concentration et d’extermination durant la Seconde Guerre mondiale. Il nous permet de nous rendre compte de la violence dont faisaient preuve les soldats SS en tuant sans pitié des millions de gens.
- Malgré les atroces conditions dans lesquelles vivaient ces centaines de déportés, ce film montre qu’il a existé des romances entre eux comme par exemple ici l’histoire d’amour que Martha vivait avec un déporté juif.
- Le fait que Liza, ancienne SS, ait retrouvé une vie normale où elle arrive à vivre sans se soucier de ce qu’elle a fait quelques années plus tôt, démontre la froideur de ces personnes qui n’ont l’air d’avoir aucun remord face à l’horreur qu’elles ont engendré.
Ce que j’ai moins aimé
- La façon dont le film est réalisé m’a un peu déstabilisée puisque je n’ai pas l’habitude de voir des films réalisés à partir de photos d’autant plus en noir et blanc avec seulement une narratrice qui nous décrit la scène et les pensées du personnage
- J’ai trouvé que parfois, il y avait des difficultés de compréhension du fait que les personnages ne parlent quasiment pas, ce qui nous oblige à comprendre leurs pensées à travers leurs expressions de visage.
Alors, ce film ?
Le film La Passagère est donc original de part son format qui mélange des photos et des flashbacks de la vie des déportés dans les camps de concentrations lors de la Seconde Guerre mondiale. Outre son originalité, ce film relate de faits atroces, tristement réels, qui ont marqué l’histoire et qui resteront dans les mémoires de chacun pour toujours. Les actions réalisées pas les SS envers les juifs paraissent irréalistes vu leur atrocité, et pourtant, c’est le sort que 6 millions de juifs ont subi pendant plusieurs années.
Clara Spruyt