A la suite de la projection du film Wolka, les festivaliers de l’Arras Film Festival ont eu la chance de poser quelques questions à l’actrice principale Olga Boladz et la décoratrice Marta Luiza Macuga.
Synopsis : Anna est libérée d’une prison polonaise après quinze ans passés derrière les barreaux. Une fois libre, Anna n’a qu’un seul objectif : retrouver une femme qui s’appelle Dorota. Elle apprend que cette dernière a déménagé en Islande de nombreuses années auparavant. Anna, sachant parfaitement qu’elle n’est pas autorisée à quitter la Pologne en raison de sa libération conditionnelle, falsifie des documents et part pour l’Islande.

Qu’est ce qui faisait la singularité du réalisateur Árni Ásgeirsson, malheureusement décédé l’an passé ?
Marta Luiza Macuga : « Árni était un homme extraordinaire : il était chaleureux, drôle, et nous savions tous qu’il était quelqu’un sur qui l’on pouvait compter. Il aimait aussi énormément les gens, et cherchait notamment son inspiration chez eux. Selon lui, l’humain était très intéressant. Il apportait d’ailleurs une attention particulière aux femmes dans le cinéma, d’où son choix d’avoir comme personnage principal de son film une femme, puisque selon lui les hommes avaient assez d’histoires comme ça. » [rires].
Olga, comment avez-vous rencontrer Mr Olafur ?
Olga Boladz : Je l’ai rencontré 5 ans avant le film. J’allais à la plage avec mon fils, et lui montait une pub pour KFC. Lorsqu’il m’a vu, il m’a avoué qu’il m’avait beaucoup observé au grand écran, qu’il avait remarqué que j’étais très talentueuse et qu’il me voulait dans son prochain film. Lorsque j’ai plus tard lu le scénario, je me suis tout de suite sentie connectée au personnage : je savais que ce rôle allait être le plus grand de ma carrière.

Dans le film, votre personnage a un rôle physique et dynamique. Afin d’endosser au mieux le rôle, avez-vous dû vous entrainer ?
En tant qu’acteur, l’on doit toujours être en bonne forme, car la plupart des rôles qui nous sont confiés sont dynamiques, d’autant plus lorsqu’on est le protagoniste. Après personnellement, je n’ai pas réalisé d’entraînement spécifique, mais je me suis plutôt préparée à jouer une adulte qui a passé toute son adolescence et sa période de jeune adulte en prison. Pour cela, je me suis moi-même rendue dans une prison afin de discuter avec des détenues, qui m’ont confié que la prison est un lieu où rien de bon ne se passe : il y a beaucoup de violences et les gens vous considèrent comme des bêtes. Grâce à ces rencontres, j’ai pu interpréter au mieux la sortie de prison de mon personnage, qui après avoir été derrière des barreaux depuis son adolescence, sort de prison adulte et complètement perdue. Comment est-elle sensée avancer dans la vie après avoir passé quinze années en prison ?
Nous avons remarqué qu’il y avait une large communauté polonaise en Islande. Y’a t-il des tensions entre polonais et islandais ?
Olga Boladz et Marta Luiza Macuga : « Pas vraiment, on est tous très similaires. Les polonais sont beaucoup admirés pour leur travail, notamment parce qu’ils entreprennent des travaux manuels que peu d’islandais veulent réaliser. En somme, l’Islande respecte profondément l’éthique de travail des polonais, et les trouve extrêmement modestes et courageux.

Wolka, de part sa sincérité, ses plans panoramiques à couper le souffle et son jeu d’acteur bouleversant, s’inscrit comme l’un des films les plus remarquables de la Compétition Européenne 2022. Croisons les doigts pour que le film soit diffusé au grand public français d’ici 2023 !
Propos recueillis et traités par Claire Moncomble-Malone